Amande 4
Si «Amande» continue de bouger à l’unisson
avec moi et de répondre à mes coups de butoir comme elle le fait, le
point de non-retour sera inéluctable.
– Tu as la plus belle peau du monde, «Amande». J’aime… être… en… toi.
J’ai de plus en plus de mal à respirer. Mon cœur bat la chamade.
D’une main, j’étreins ma petite blonde. Je glisse mon autre main au
niveau de son entrejambe pour y chercher, y toucher et y caresser la
petite bombe sexuelle qu’est son clitoris. Et là, je trouve sa main.
Elle se caresse déjà. De ses doigts, elle effectue de doux mouvement
circulaires. Je pose ma main sur la sienne. Je l’aide à atteindre ce
paroxysme, ce nirvana, cette petite mort.
Elle tourne la tête vers moi. Elle me cherche du regard. Elle me regarde
avec le regard d’une jeune fille qui tomberait amoureuse et qui ferait
l’amour pour la toute première fois. Elle n’a pas besoin de me parler.
Ses yeux à eux seuls me crient la confiance qu’elle me donne. Sa bouche
recherche la mienne. C’est un baiser violent. Le baiser de deux corps et
de deux âmes affamées, bientôt épuisées. Nos salives se mélangent. Nos
langues fricotent ensemble. Nos lèvres se moulent entre elles. Qui
embrasse qui ? Nous nous en fichons. Nous nous faisons des petits smacks.
– T’arrêtes pas ! T’arrêtes pas ! Oh… Oh… Que c’est bon… Oh… Oh… Oh…
Encore ! Encore ! Encore ! Oh… Ô mon dieu… Ô mon dieu… Je vais jouir…
Je…vais… Aaaahhh…
Elle ne se retient plus, et pousse un grand cri. Son vagin se contracte violemment, et enserre encore plus ma verge. Elle jouit…
La violence de son orgasme provoque irrémédiablement ma perte et me
conduit, moi aussi, au septième ciel. Après encore quelques coups de
reins puissants, je m’abandonne. Je vois des étoiles. Je pousse un cri
libérateur, presque bestial. Je jouis en elle en remplissant la capote
de mon sperme.
(…)
Nous nous sourions comme des adolescents qui viennent à peine d’avoir
fait l’amour pour la première fois. Je me retire en douceur d’elle.
M’enlever de son fourreau d’amour me fait pousser un tout petit
gémissement. Je retire la capote et je la jette à la poubelle.
Nous ne nous quittons pas des yeux. Je remarque que sa peau est encore
rouge. Que ses yeux turquoise brillent d’une lueur que je ne lui
connaissais pas encore. Elle doit être en train de savourer son orgasme.
Pour ma part, je me sens épuisé, et limite, je me demande comment je
vais réussir à aligner deux pas correctement. Mais, au moins, je me sens
bien. Apaisé. Repu.
Elle s’agenouille. Elle tend la langue, et lèche le peu de sperme
qu’il me reste sur le bout de mon sexe. Elle ne prend pas le risque de
me prendre dans sa main. Je suis redevenu trop sensible.
– Merci. Merci. C’était… délicieux. C’était parfait. Tu sais t’y
prendre avec les femmes. Je savais que je pouvais te faire confiance.
C’était comme si tu connaissais mon corps et ses moindres petits recoins
depuis toujours. Tu es plus qu’un petit coup comme ça, vite fait bien
fait. Ça, je tâcherai de m’en souvenir quand je serai seule, chez moi,
le soir, avec mon vibro en faux cristal comme amant, et que je me ferai
jouir. Je ne veux pas savoir ton prénom, mais je veux que tu continues de
me faire jouir, même si nous sommes à distance et même si tu es loin de
moi. Dis, tu veux pour moi ?
Bien sûr que je le veux !
Avec toute la sensualité dont elle est capable, elle s’approche sa tête
lentement vers la mienne. Elle me regarde dans les yeux, mais ce n’est
plus du tout de la même manière que tout à l’heure. Là, c’est comme si
elle est soudainement devenue timide. C’est comme si elle me demandait la
permission pour m’embrasser. D’un petit sourire, je lui fais comprendre
qu’elle l’a, ma permission. Ses lèvres se rapprochent, lentement. Elle
glisse sa main sur mon cou. Je place la mienne sur sa gorge. Nous
nous embrassons, petite touche par petite touche. Est-ce qu’elle moule
ses lèvres sur les miennes, ou bien est-ce moi ? Peu nous importe. Je
respire son désir post-orgasme sur ses lèvres. Sa langue glisse dans ma
bouche. Elle part sans doute pour la dernière fois à la rencontre de la
mienne. Elle prend mon visage entre ses mains. Elle m’embrasse
successivement sur le front, sur le nez, sur les joues, puis et enfin
sur la bouche.
Sur ce, elle desserre notre étreinte. Elle se rhabille. J’en fais de
même. Cela ne nous empêche pas le moins du monde de continuer de nous
sourire et de nous lancer de tout petits regards en coin.
Elle fait un passage par le miroir des toilettes pour vérifier que
son maquillage n’a pas coulé et que ses cheveux sont encore quand même
bien coiffés. Ce n’est plus trop le cas à présent… Retour de baise… Son
maquillage a coulé, et elle a quelques mèches de ses cheveux blonds qui
sont tombées sur son front. Elle s’en occupe pour avoir de nouveau un
air… présentable avant de retrouver ses amies.
Elle quitte les WC après m’avoir demandé de les quitter après elle, à quelques minutes d’intervalle.
Lorsque je reviens à ma table, les quatre filles semblent avoir repris
leurs conversations, apparemment, comme si de rien n’était. En tout cas,
«Amande» y participe avec plus d’entrain et je peux entendre son rire
se mélanger à celui de ses copines. Je ne sais pas pourquoi mais… quand
je me refais le film de l’heure qui vient de s’écouler… La jeune femme
blonde aux yeux bleus très clairs n’est plus tout à fait la même mais
pas tout à fait une autre non plus. Peut-être avait-elle besoin de
baiser…
Mais dès que je suis dans sa ligne de mire, elle semble s’absenter de la
conversation 100 % girl power en cours, et elle me regarde. Nous
n’avons pas besoin de mots. Une fois, j’ai lu que les mots en disent
long parfois. Je trouve que c’est exactement ça, là.
Il me reste encore un peu de Guinness dans mon verre. Elles, elles ont
apparemment l’air d’en avoir fini avec leurs cafés, chocolats et autres
thés. Elles se lèvent de leurs chaises. Maëva insiste pour régler
l’addition.
– C’est même pas la peine de discuter, les cocottes. C’est moi qui régale cette aprèm’ !
Les jeunes femmes remettent leurs sacs-à-main sur leurs épaules et s’en
vont. Elles s’en vont dans Paris, en cette belle et douce journée de
printemps.
Moi, je m’enfile une dernière gorgée de cette bière brune irlandaise
délicieuse. Je fais venir le serveur au nœud papillon de toute à
l’heure, et je lui règle mon addition. Une fois que c’est fait, je me
lève et je remets mon manteau. Je remets ma sacoche en bandoulière.
Mais, avant de partir, il y a un rituel auquel je ne manque jamais: je
vérifie si mon ordinateur portable, mon cahier, mon stylo-plume, mes
papiers, la carte professionnelle de guide-conférencier sont bien à
l’intérieur.
Et… en plongeant la main dans la plus petite des poches de ma sacoche,
je fais une trouvaille… Un petit morceau qui a été visiblement et
grossièrement arraché d’une feuille de papier… J’y lis: Pour que nous
puissions faire plus ample connaissance, et pour que tu continues de me
faire jouir même si tu es loin de moi… Ton désir nommé «Amande».
Elle m’a laissé son numéro de téléphone et elle a écrit «Amande» et dessiné un petit cœur.
Je ne sais pas pourquoi mais je serre le petit bout de papier contre
moi, et je souris. Je dois avoir l’air idiot devant le petit morceau de
papier, mais je m’en fiche royalement.
Ce n’était peut-être pas qu’un moment «pas très raisonnable» finalement…
«Amande»: quand tu me tiens… Et moi, je t’ai dans la peau.
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